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Indépendance de l’Avocat et Rédaction des Écritures : Entre Liberté et Exigences

Le 17 février 2025
Indépendance de l’Avocat et Rédaction des Écritures : Entre Liberté et Exigences
Imaginez un instant que votre avocat puisse exécuter chacune de vos directives sans piper mot. Idéal ? détrompez-vous. Découvrez pourquoi...

Imaginez un instant que votre avocat puisse exécuter chacune de vos directives sans piper mot. Idéal ? détrompez-vous. Un avocat, bien qu’il soit rémunéré par son client, exerce son métier de manière indépendante et dans le respect des règles déontologiques. Son rôle ne se limite pas à exécuter les demandes de son client ; il doit agir dans l’intérêt de la justice tout en défendant efficacement son client. Cela répond à des exigences d'indépendance, de probité d'intégrité, d'éthique mais également de sécurité.

1. Indépendance et Déontologie


L’avocat doit respecter des principes fondamentaux, notamment :

Le secret professionnel, garantissant la confidentialité des échanges avec son client.
L’indépendance, qui lui permet de prendre des décisions en fonction du droit et non sous la pression du client.
La loyauté, tant envers son client qu’envers la justice.
Même s’il est rémunéré par son client, il ne peut pas accepter de défendre une cause immorale ou frauduleuse.

2. Mandat du Client et Nature des Missions


Le client engage l’avocat en lui donnant un mandat pour différentes prestations :

Conseil juridique : apporter des analyses et recommandations sur une situation.
Rédaction d’actes : contrats, statuts, courriers, conclusions judiciaires.
Représentation en justice : plaidoirie et défense devant les tribunaux.


3. Rémunération de l’Avocat


Les honoraires de l’avocat sont fixés en accord avec le client et peuvent être :

Forfaitaires : un prix global pour une prestation définie.
Au temps passé : facturation horaire en fonction du travail effectué.
Au résultat (sous conditions) : un complément basé sur l’issue du litige.
Mixtes : une combinaison des modes précédents.
Toute rémunération est encadrée par un contrat d’honoraires, garantissant transparence et prévisibilité.

4. La Rédaction des Écritures : Une Responsabilité de l’Avocat


Bien que le client paie l’avocat, ce dernier reste maître de la rédaction des actes et conclusions. Il est tenu de respecter le droit et les règles de procédure.

Ainsi :

- Le client peut proposer des faits et arguments, mais l’avocat les structure et reformule pour qu’ils soient juridiquement pertinents.
- Il ne peut pas écrire des choses fausses, trompeuses ou illégales, même si son client le demande.
- Il peut refuser d’inclure certains éléments qu’il juge nuisibles à la défense.
- Il peut même se retirer du dossier en cas de désaccord fondamental avec son client.


5. Un Équilibre entre les Attentes du Client et les Exigences Juridiques


L’avocat joue donc un rôle essentiel d’intermédiaire entre la volonté du client et les impératifs juridiques :

- Il doit écouter et prendre en compte les attentes du client.
- Il doit cependant les adapter aux contraintes légales et aux exigences de la justice.


Son but est d’optimiser la défense du client, même si cela implique de refuser certains éléments non pertinents ou contre-productifs.

6. Remboursement et insatisfactions

En cas de désaccord avec le client, si ce dernier demande un remboursement, l’avocat peut déduire le travail déjà accompli avant d’envisager un éventuel remboursement. Voici les principes qui s’appliquent dans cette situation :

  •  Le Principe de la Rémunération du Travail Effectué. L’avocat a droit aux honoraires correspondant au travail réellement effectué. Si un désaccord survient et que le client souhaite mettre fin à la collaboration, l’avocat peut facturer le travail déjà réalisé, même si l’affaire n’est pas terminée.
  •  Contrat d’Honoraires et Modalités de Remboursement. En principe, le contrat d’honoraires signé entre l’avocat et son client prévoit les conditions de rémunération et de résiliation. Si un forfait a été convenu, l’avocat peut conserver la partie correspondant au travail effectué et rembourser éventuellement le solde non utilisé. Et si une clause prévoit l'application du taux horaire en cas de rupture de la convention, elle s'appliquera. Si la rémunération est au temps passé, l’avocat peut facturer les heures déjà travaillées avant d’effectuer un remboursement.
  • Cas où un Remboursement Peut Être Contesté. L’avocat peut refuser un remboursement total si :

Une partie du travail a été exécutée, même si le client est insatisfait.

Le désaccord repose sur des exigences déraisonnables du client (ex. vouloir imposer des écritures inexactes).
Aucune faute ou manquement n’a été commis par l’avocat.

  • Recours en Cas de Litige Si le client conteste les honoraires ou demande un remboursement qu’il estime justifié, il peut saisir le Bâtonnier de l’Ordre des Avocats pour trancher le litige. L’avocat doit justifier les diligences accomplies et les honoraires perçus.


Conclusion


L’avocat, bien qu’il soit payé par son client, ne peut pas se contenter d’écrire ce que celui-ci veut. Il exerce son métier en toute indépendance et avec rigueur, dans le respect du droit et de l’éthique. Son rôle est de conseiller, de défendre et de rédiger des actes qui servent efficacement les intérêts de son client tout en restant crédibles et recevables devant la justice.

Maître Emilie Vergne, forte de son expérience en droit des affaires, droit civil et droit pénal, allie expertise juridique et compétences en communication pour défendre au mieux vos intérêts. Formée en communication non violente, PNL et détection des mensonges, elle optimise la communication entre ses clients et leurs interlocuteurs.

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